Friday, September 15, 2006

Faire un bilan (à mi parcours)


(Photo courtesy of NYC Girl)

SAN FRANCISCO

La ville est grande et vide à la fois. En fait, elle est constituée de plein de villages dispatchés dans le tissus urbain : Hayes Valley (bobos chics), Haight (post-hippies), Castro (homos), Financial District (golden boys et touristes), Marina (preppy boys). Et The Mission (bobos crados) où j’habite : un paysage de western urbain trash où se côtoient les junkies, les étudiants et la communauté hispanique de Frisco. La coloc’ de Sacha est une expérience en elle-même. Un bordel gigantesque, une crackhouse sans le crack... Il doit y avoir une fortune à se faire en ramassant tous les quarters qui traînent par terre !
La population de la ville est très contrastée : pas mal de hipsters, des punks et encore quelques hippies… Et beaucoup de sans abris qui, contrairement à New York, vivent encore downtown. Bref, le mix donne un résultat assez étrange et difficilement comparable à quelque chose que je connaisse déjà. J’ai pas encore tout compris mais j’étudie.
La vie nocturne est trépidante. Là aussi j’étudie avec assiduité… Il y a quelques clubs pas mal, mais les soirées se passent principalement de bars en bars. Pour l’instant, je retiens surtout la dub night du lundi soir au Elbo Room, dans laquelle il faut survivre au nuage d’herbe qui fait rire. Mention aussi pour la soirée d'hier où j'ai rencontré un ancien de "Mondo 2000", le magazine mythique de la geek culture dans les 80's.

NEW YORK

Il m’aura fallu deux jours pour commencer à m’y sentir à l’aise et ne plus faire des détours de deux heures et demi dans le métro… Une fois la période d’adaptation passée, il faut reconnaître que la ville est assez démente. « Une ville debout » comme disait Céline.
Les musées d’abord : Que ce soit au MoMa ou au Met’, les collections sont absolument fabuleuses. Beaucoup de peinture européenne du 19ème et du 20ème. Parmi les highlights, « Les demoiselles d’Avignon » de Picasso, « Les nymphéas » de Monet, « La persistance de la mémoire » de Dali… Et puis des Seurat, Matisse, Géricault, Greco, Van Gogh etc. Le Guggenhein est pas mal aussi. La collection de toiles de Jackson Pollock et de Kandinsky vaut le détour.
Sinon, la nightlife est assez grandiose aussi. Quelques bars géniaux comme « The Backroom », un speakeasy comme à l’époque de la Prohibition. Pas d’enseigne, des cocktails servis dans des tasses, une salle secrète derrière une bibliothèque en toc’ et du son électro-rock balancé bien comme il faut.
Sinon, il faut parler de MisShapes au Don Hill’s, qui est probablement la soirée la plus cool du moment à NYC. Dehors, une queue de trois kilomètres. A l’intérieur, des looks de la mort, des putafranges comme s’il en pleuvait, des consos à trois dollars et des sets du tonnerre. A ce propos, les américains sont en train de découvrir Vitalic, et « My friend Dario » fait un carton à chaque fois qu’elle est jouée (voilà qui devrait faire plaisir au père Kidet). La MisShapes à laquelle je suis allé était doublement exceptionnelle puisqu’elle était programmée en plein cœur de la fashion week. Parmi les guests, il y avait Gemma Ward, Kelis, LeeLee Sobieski et une armada de grandes courges méga gaulées…
Bon sinon, à New York, il y a beaucoup de dindasses stupides que l’on croirait sorties de « Sex and the City ». Souvent, elles ont des mâchoires taillées comme celles de Lance Armstrong, des yeux perçants, des peaux de bébé et des seins qui tiennent tous seuls. Elles sont jolies, parfois très jolies, mais il leur manque la sensualité. En général, elles font beaucoup de shopping.

BROOKLYN

Sortir de Manhattan pour visiter Brooklyn vaut vraiment le coup. Grâce à Anouck, j’ai découvert Carrol Gardens et ses townhouses en pierre marron. Et surtout Red Hook, le quartier qui monte en ce moment. Une espèce de Montreuil industriel en voie de boboïsation accélérée, à mesure que les friches industrielles se transforment en lofts. Ceci dit, on se sent encore ailleurs qu’à Manhattan. Les dindasses peroxydées sont loin (parce qu’il n’y a pas trop de boutiques), on peut respirer, se balader au soleil sur les quais sans être poursuivi par un bataillon de joggers, prendre le métro sans se faire marcher sur les pieds. Avec un peu de chance, on peut aussi croiser quelques « homies » dans un gros 4x4 Escalade qui crache du rap à donf’. Avec encore un peu plus de pot, les B-boys vous lanceront des « Yo nigga » comme dans les meilleurs clips de Tupac.
Et puis à Red Hook, il y a un diner dans lequel on a mangé les meilleurs cheeseburgers du monde. Un mix parfait de fromage dégoulinant, de pain mou et de viande grasse. Un régal !

11 SEPTEMBRE

J’ai attendu le 11 septembre pour me rendre sur Ground Zero. J’ai été très surpris du comportement des gens pour les cérémonies. En fait, tout autour du mémorial temporaire, il y avait des hordes de partisans de la thèse du complot (mais pas Thierry Meyssan) qui étaient là pour expliquer qu’en fait, il ne s’est rien passé le 11 septembre 2001, ou alors que c’est Bush qui a balancé les avions dans les tours. Il y avait aussi beaucoup d’opposants à la guerre en Irak. Toutes ces petites troupes distribuaient des tracts, vendaient des T-shirts, agitaient leurs pancartes. Occasionnellement, elles se foutaient même sur la gueule avec les gens venus se recueillir sur le site. J’ai trouvé ça indécent, alors qu’au même moment les familles récitaient les noms de toutes les victimes. Bref, c’était assez étonnant et irrationnel.
Ce qui est certain, c’est qu’on ne comprend pas Ground Zero sans se laisser imprégner du vide laissé par les deux tours. Parce que justement, il n’y a… plus rien. Peut-être que l’impression sera différente quand un mémorial sera construit.

CLOPES

Bon, j’ai pas vraiment arrêté de fumer… Mais j’ai sérieusement réduit ma conso de « cancer sticks ». Exemple : Deux paquets en six jours à NYC. La classe hein ? Je reviendrai clean. I will.

GANG

J’ai vu mon premier gang à San Francisco, entre Hayes Valley et The Mission. C’était le gang des rouge. Ils étaient grands, costauds et portaient des vêtements vraiment très grands. Ils disaient « nigga » très souvent, comme les « homies » de B’klyn. Maintenant, j’attends avec impatience de voir le gang des bleus pour compléter ma collec’.

QUOTES

Joe, Golden Boy @ Esperanto, NYC : « In Japan, people smell like fish because of their diet. »

Joe, Golden Boy @ Esperanto, NYC : « Do you have mojitos in France ? »

Tramp @ Valencia St., SF : « When you have the strenght to complain, it means you’re still alive. »

Théo : « Je crois que je suis en train de perdre tout intérêt pour la chose sexuelle. »
Sacha : « Fais gaffe, c’est comme ça que le nazisme a commencé. »

Sacha : « A priori, je déteste les gens : A eux de se racheter, ils vivent à crédit. »

COMING NEXT

Encore plus de tentatives d’arrêter de fumer, de cheeseburgers divins, le Golden Gate, de la bière, des filles, le Yosemite et plein d'autres souvenirs…

0 Comments:

Post a Comment

<< Home